Les acteurs de terrains qui souhaitent bâtir de manière responsable un enseignement d’occitan cohérent sur tout le département de la Dordogne se sentent aujourd’hui floués par le Rectorat et réitèrent leur demande de voir s’appliquer la convention Rectorat-Région qui a suscité tant d’espoir.

Un comité pour l'occitan à l'école a vu le jour, rejoignez le.

Les associations, artistes et syndicats signataires sont à ce jour les suivants :

Associations signataires
Lo Bornat dau Peirigòrd / Novelum – IEO Perigòrd / l'ASCO – Sarlat / Las bonas lengas – Daglan / Oc Bi – Aquitaine / Los gentes goiats dau Peirigòrd/ L'Union Occitana Camilha Chabaneu / PNR Périgord Limousin / cercl'òc / Lilôthéatre / Las 'Belhas de Brageirac / L'Association "Mémoire et Traditions en Périgord" / Institut d'Etudes Occitanes de la Vienne / Club de Langues Régionales / Tradigordines / Foyer Laïque de Brantôme /Los Gitols / Article 19 / CREO Aquitaine / Le Tricycle enchanté / Prod'Oc e la Compagnie des arts modestes / Les Rencontres d'Hortus en Sylve / Mantenença Guiena-Perigord dau Felibrige /

Artistes périgourdins
Maurice Moncozet / Patrick Salinié / Jean Bonnefon / Daniel Chavaroche / Joan Pau Verdier / Laurent Labadie / Sylvain Roux / Yannick Guédec / Monique Burg / Monsieur Puzzle / Los Zinzonaires/ Trad'Oc / Sono Loco/ Odette Marcillaud / Jacques Saraben …

Syndicat
Snes Dordogne

jeudi 24 février 2011

CALVRégionales du 31 janvier 2011 : Réactions et propositions

Lundi 31 janvier s’est tenu le CALR en présence du Recteur et de tous les membres du CA. Etaient présents au nom des collectivités territoriales Monsieur Grosclaude pour la Région Aquitaine, Madame Dexpert pour le département de la Gironde et Monsieur Langlet pour le département des Pyrénées-Atlantiques (représentant les services).

En ce qui concerne l’occitan

• Les points positifs
1. Monsieur le Recteur semble toujours motivé pour rattraper le retard pris par l’enseignement de l’oc en Aquitaine. 6 postes au CRPE spécial et deux postes de certifiés au mouvement ( soit au maximum le tiers des besoins), sachant que avec la faiblesse des formations tous les postes au CRPE spécial risquent de ne pas être couverts.
2. Une convention a été signée avec le département 64 pour l’occitan. Il faut donc saluer la dynamique qui voit le jour en Béarn
3. En 47, madame l’Inspectrice travaille de concert avec Oc-Bi pour régler les problèmes existants et penser à des perspectives cohérentes.

• Les points négatifs
1. Le Recteur a rappelé que toute évolution se ferait à moyens constants !
2. Le manque de professeurs dans le premier comme dans le second degré capables d’enseigner en occitan sert de prétexte récurrent pour justifier l’immobilisme qui avec la disparition rapide des locuteurs naturels s’avère une catastrophe à court terme pour notre langue.
3. Il n’apparaît toujours pas hors 64 pour l’instant une logique et de réalité programmatrice pour ce qui est de l’ouverture de cours d’occitan en bilingue, extensif ou optionnel sur l’ensemble de l’Académie.
• Rien n’a été prévu en amont pour palier aux départs à la retraite des professeurs itinérants en Dordogne, exactement comme cela s’était passé pour le départ à la retraite des professeurs d’occitan dans le secondaire (cf ; Bergerac, Sarlat, Nontron, etc …)
• Rien n’est prévu pour l’arrivée des bilingues au collège de Sarlat.
• Les demandes faites par les établissements semblent rester lettre morte au niveau de l’Inspection 24 ou 33. Le Rectorat ne peut que constater qu’il n’est pas au courant de ces demandes (ex : école et collège de Vergt en 24).

Des solutions

• Que la convention soit mise œuvre avec un plan de développement cohérent !
• Que les syndicats et les associations soient considérés comme partenaires à part entière dans la réflexion menée par le Rectorat et la Région dans le cadre de la convention qui est en renégociation et qui pour l’instant a montré ses limites.
• Que les départements à l’imitation de celui des Pyrénées Atlantique se dirigent très rapidement vers la mise en place de conventions spécifiques à chaque Conseil Général, tout en sachant que le facteur temps est primordial en la matière (nous avons conscience des délais que cela prend de faire délibérer 5 départements et il ne faudrait pas que cela soit encore un prétexte d’attentisme). Il ne sert à rien d’investir le domaine artistique et patrimonial de façon volontariste si l’on néglige ce qui relève directement de la transmission, c’est à dire l’enseignement de l’occitan à l’école, au collège et au lycée.
• Que les associations comme tous les acteurs de la diversité occitane aident au repérage d’enseignant ayant des compétences en langue occitane et qui pourraient grâce à une formation régulière au savoir comme savoirs faire en occitan pourraient rapidement prendre des cours en classe dans le 1° et le 2° degré. Nous appelons à la mise en place d’un service d’orientation ou au moins d’une ressource (site internet, dossier....) réunissant toutes les filières possibles répondant aux différentes situations de chaque candidat (salarié, chômeur, jeune, moins jeune etc.....), à son niveau de langue etc....
• Qu’une formation en langue d’oc continue soit dispensée aux enseignants du 2° comme du 1° degré qui souhaitent professer cette matière, et que cela se fasse dans le cadre de l’éducation nationale.
• Que les étudiants de Master d’oc se voient proposer des vacations dans les établissements comme dans les écoles avec le soutien de professeurs déjà formés, voir de l’inspection. Il serait bon également d’intégrer dans les stages de formation du premier degré un stage de 2 à 4 j en situation dans les classes bilingues pour ceux qui s’y destinent.
• Nous regrettons l’inadaptation de la formation de l’Université de Bordeaux, car elle n’offre aucune perspective, aucune issue. Au delà des stratégies que nous proposons pour palier rapidement au manque d’enseignants capables de prendre en charge des classes, c’est à l’Université de prendre le relais de la formation.
L’Aquitaine occitane n’est pas le Pays Basque français, cependant nous ne pouvons pas nous résoudre à laisser passer le temps sans prendre des mesures énergiques pour le développement de l’enseignement de l’occitan. Si rien ne se dessine rapidement nous allons atteindre des points de non retour. Ce que nous pouvons pour le basque ou pour le breton ou le catalan dans d’autres académies, nous le pouvons le faire pour l’occitan.

Organisations et associations signataires : Snes 24, CREO Aquitaine, Oc-Bi

Correspondance de Claude Bérit Débat Sénateur de la Dordogne

Monsieur Bérit Débat nous fait parvenir la réponse qui lui a été faite par Luc Chatel au sujet de l'enseignement de la Dordogne et des cours de La Coquille. Il joint un commentaire personnel qui montre sa détermination comme ses attentes au sujet de l'occitan et de sa transmission.


mercredi 2 février 2011

Los tres reis son passats !

Brin a brin los professors se chamjan en VRP. Dins l’encastre de la LOLF (lei organica relativa a las leis de financias), los establiments escolàris reçauben chada annada una maussa d’euròs a partatjar d’entre las diferentas accions culturalas enterpresas per los ensenhaires.
En nonmàs doas annadas quela sounada fuguèt partiada de 50% ; aus professors de se despatolhar per trobar los mejans de lor pedagogia e far entrar l’argent que fai mestier per menar los projects. Per l’ensenhament de l’occitan, lo problema es parier. Urosament qu’en Peirigòrd lo pòple aima sa lenga e ajuda a los que eisseian de l’ensenhar !
Entau aguèren la suspresa bela de veire un pepet de collegiana dau liceu Giraut de Bornelh d’Exciduelh far lo pair Nadau, o lo rei de la crescha se voletz. Entau lo sénher Toupet decidèt d’ufrir aus escolans d’occitans de mossurs Latour e Peyrouny una partida de lor viatge en Lengadòc dau mes d’abriau 2011 en lor paiar los dos bus, çò que permeterà de menar tot lo monde dins quela brava surtida de tres jornadas. Que ne’n siá mercejar dins quelas colonnas consacradas a l’occitan. Lo geste es pro rare e la generositat per la cultura occitan corris pas tan lo prat perque lo presnet siá ben remarcat aqui. E coma un bonur ven jamai tot solet, i aguèt questa annada quaques pitits còp de man donat d’aqui d’alai. Fau parlar donc de mossur Chaumond editor a Nòstra Dama que balha, dempuei dos ans au mes de decembre, un moleton de calendiers e d’agendas per far vendre aus escolans de Bertran de Born e far rentrar d’argent per las accions pedagogica menadas au collegi. E fau pas ublidar mossur Cantornet de Macarel.org que dempuei Montpelhiers a ufrit queste estiu aus dos professors d’occitans peirigòrd quauques milhiers de pega-solets per aidar a ganhar un pauc de moneda.
Totas quelas initiativas son de segur la benvengudas. Màs en defòra dau sosten financiari que portan, los professors d’occitan i vesen una reconeissencia per lor trabalh e lor engajatment tot au long de l’an. Uei 225 escolans an chausit l’opcion lenga d’oc a Exciduelh e 130 an fach de mesma a Peirigüers, e quò contunha de frotjar.
Benleu que quilhs pioniers de l’esponsoring occitan, quilhs tres reis de la crescha, balharàn d’ideias a d’autres chaps d’enterpresas que per amor dau país voldrián portar lor peira au desvelopament de l’ensenhament de nòstra lenga dins nòstre país ?

mardi 1 février 2011

Réponse de M.Chatel à M.Jung 01/02/2011

Questions orales sans débat – Séance du mardi 1er février 2010
Statut des langues régionales
Mme la présidente. La parole est à M. Armand Jung, pour exposer sa question, n° 1250,
relative au statut des langues régionales.
M. Armand Jung. Ma question s’adresse à M. le ministre de la culture. La réforme de la Constitution a introduit un article 75 alinéa 1, qui stipule que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Cette modification a soulevé un immense espoir parmi les associations de promotion des langues régionales, les collectivités locales, les élus de tous bords politiques, et d’une manière générale, toutes celles et tous ceux qui considèrent que notre pays est riche de ses diversités culturelles.
Hélas, on s’est très rapidement aperçu que cette référence aux langues régionales,
introduite dans les dispositions relatives aux collectivités territoriales, n’est qu’un leurre, voire une tromperie ! En effet, de récentes décisions de justice précisent que cette disposition de la Constitution ne crée pas un statut juridique pour les langues régionales. La cour administrative d’appel de Nancy a par exemple déclaré qu’il n’y a pas de droit spécifique aux langues régionales ; le tribunal administratif de Montpellier a quant à lui enjoint une commune de l’Hérault de retirer ses panneaux d’entrée d’agglomération bilingues.
La déception est à la hauteur de l’espoir suscité par la réforme de la Constitution. Nous avons d’une part une Constitution qui reconnaît, en théorie, les langues régionales et, d’autre part, des décisions de justice qui lancent un appel au législateur pour que cette disposition ne reste pas simplement déclaratoire mais implique des effets normatifs.
Mme Christine Albanel, le précédent ministre de la culture, avait affirmé à plusieurs reprises devant la représentation nationale la nécessité d’un cadre législatif donnant une forme institutionnelle au patrimoine linguistique de la République et comportant des mesures concrètes dans les domaines de l’enseignement, des médias, des services publics, de la signalisation et de la toponymie.
Non, la France n’est pas une citadelle assiégée ; les langues régionales ne la menacent pas ! Les membres du groupe d’études sur les langues régionales, que j’ai l’honneur de présider actuellement, ont travaillé pendant de longs mois à l’élaboration et à la rédaction d’une proposition de loi relative au développement des langues et cultures régionales. Ce texte, qui est consensuel et cosigné par des députés de tous les bords politiques, constitue une bonne base de réflexion. Son inscription rapide à l’ordre du jour des travaux du parlement nous permettrait d’engager ce débat de société sur l’altérité culturelle.

Mme la présidente. La parole est à M. Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.M. Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
Je vous prie d’abord de bien vouloir excuser Frédéric Mitterrand, qui m’a chargé de vous répondre.
Vous déplorez la décision de la cour administrative d’appel de Nancy, selon laquelle il n’y a pas de « droit aux langues régionales » dans notre pays. Mais chacun sait fort bien que notre loi fondamentale interdit de reconnaître des droits spécifiques à certaines catégories de citoyens, qui plus est sur des territoires déterminés. Nos principes fondateurs d’unicité du peuple français, d’égalité des citoyens devant la loi et d’indivisibilité de la République s’y opposent formellement.
Le Conseil constitutionnel a été clair à ce sujet, dans sa décision du 15 juin 1999, relative à la constitutionnalité de la charte européenne des langues régionales et minoritaires : « Ces principes fondamentaux », écrivait-il, « s’opposent à ce que soient reconnus des droits collectifs à quelque groupe que ce soit, défini par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance ». Vous pouvez le déplorer, monsieur le député, mais constatons ensemble que la République est la forme qu’a prise l’État dans notre pays. La Constitution est une source majeure de notre droit et il est bien normal que les juges s’y réfèrent.
S’il n’existe pas en France un « droit » aux langues régionales, celles-ci ont bien droit de cité dans notre pays. Dans la loi du 4 août 1994, qui garantit l’emploi du français, il est explicitement prévu qu’elle s’applique « sans préjudice de la législation et de la réglementation relatives aux langues régionales et ne s’oppose pas à leur usage ». La formulation ne saurait être plus claire.
Quant aux panneaux bilingues à l’entrée d’une agglomération, il en existe déjà beaucoup,dans de nombreuses régions, sans que cela ait à ce jour posé la moindre difficulté. Une proposition de loi sera prochainement examinée au Sénat sur ce point très spécifique.
Essayons de trouver le moyen le plus adapté pour offrir un cadre juridique sûr à l’installation de panneaux de signalisation bilingues en entrée de ville. Faut-il pour autant élaborer le cadre juridique protecteur d’ensemble que vous appelez de vos voeux ? Le ministre de la culture se pose et vous pose la question.
Pour sa part, il veille à favoriser toutes les initiatives qui visent à mieux prendre en compte les langues régionales dans les expressions culturelles et artistiques.
Le ministre de l’éducation nationale que je suis participe également à la transmission de ces langues régionales, puisque près de 200 000 élèves en apprennent une. Mais l’État n’est pas, loin s’en faut, le seul acteur de cette politique : les collectivités locales doivent y prendre toute leur place.
Le ministre de la culture a engagé sur ce thème un dialogue structuré avec le conseil des collectivités territoriales et a demandé au délégué général à la langue française et aux langues de France de recevoir les associations d’élus intéressées par ce sujet. À ce dialogue, il a fixé deux objectifs : d’une part faire le point sur les avancées concrètes – et souvent trop méconnues – que permet notre cadre législatif et réglementaire ; d’autre part tirer toutes les conséquences du principe de responsabilité partagée entre l’État et les collectivités locales, principe sous lequel le législateur a placé l’article 75-1 de la Constitution disposant que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ».
Le ministre de la culture ne manquera pas de vous tenir informé des suites qui pourront être données à cette concertation.

Mme la présidente. La parole est à M. Armand Jung.
M. Armand Jung. Quelle déception, monsieur le ministre ! Quel que soit le parlementaire qui l’interroge sur cette question, la réponse du Gouvernement est invariablement la même. Si je comprends bien, on a modifié la Constitution pour rien et l’article 75-1 est purement déclaratif ? Pourquoi s’être donné la peine de modifier la Constitution si c’est pour, finalement, ne pas attribuer de vrai droit aux langues régionales ? Le ministre de la culture s’est fait le chantre de « la culture pour chacun ». Il avait pourtant là une occasion de la mettre en oeuvre.

Communiqué de presse de Monsieur Armand Jung suite à question orale et réponse du Ministère

Armand JUNG
Député du Bas-Rhin
Président du Groupe d’études
sur les langues régionales
Strasbourg, le 1er février 2011

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Objet : Statut des langues régionales – Question orale sans débat
Lors de la séance des questions orales sans débat du mardi 1er février 2011, j’ai interpellé M. Frédéric MITTERRAND, Ministre de la Culture, sur le statut des langues régionales.
L’article 75-1 de la Constitution stipule que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France », mais dans les faits, force est de constater que les langues régionales n’ont pasde véritable statut juridique. J’en veux pour preuve les récentes décisions de la Couradministrative d’appel de Nancy, qui a déclaré qu’il n’y a pas de « droit » spécifique aux langues régionales, et du Tribunal administratif de Montpellier, qui a enjoint une commune de l’Hérault à retirer ses panneaux d’entrée d’agglomération bilingues.
J’ai rappelé à M. le Ministre de la Culture que les membres du Groupe d’études sur les langues régionales, que j’ai l’honneur de présider actuellement, ont travaillé ensemble à l’élaboration d’une proposition de loi relative aux langues et cultures régionales,consensuelle et cosignée par des Députés de tous les bords politiques, qui constitue unebonne base de réflexion. Son inscription à l’ordre du jour des travaux du Parlement permettrait d’engager ce débat de société sur l’altérité culturelle.
C’est M. Luc CHATEL, Ministre de l’Education nationale, qui m’a répondu au nom de M.
MITTERRAND. Sa réponse, que vous trouverez ci-joint, est très décevante. Une fois de
plus, le Gouvernement se réfugie derrière le principe d’unicité du peuple français, d’égalité des citoyens devant la loi et d’indivisibilité de la République. Plus que jamais, j’ai l’impression que l’article 75-1, issu de la réforme de la Constitution, n’est que déclaratif. Le seul point positif que j’ai pu noter est la référence à l’examen, par le Sénat, d’une proposition de loi sur les panneaux bilingues à l’entrée des agglomérations.
N’étant pas satisfait de ces éléments de réponse, je vais solliciter un entretien au
Ministère de la Culture. J’espère pouvoir y être reçu très rapidement, avec une délégation du Groupe d’études sur les langues régionales.

Armand JUNG
Président du Groupe d’études
sur les langues régionales
PJ : 1
Contacts presse : Eric ELKOUBY( 06 73 98 86 69) et Aurélie LEDRICH (03 88 24 73 04)